Quel vin, quel bouquet! Quand d’un côté la nature apporte un terroir d’exception, une mutation naturelle d’un cépage, la longévité de vignes plus que centenaire et de l’autre côté, l’homme ou plutôt, le vigneron avec son travail, sa sincérité, l’amour de son environnement et de ses vignes, vous avez là une des explications à cette cuvée d’exception.
La cuvée: Même s’il « sauvignonne » un peu, le Fié gris possède une complexité aromatique et une puissance singulière. Le nez est assez floral au premier abord (muscari, lilas, genièvre) mais des notes plus puissantes s’expriment dans un deuxième temps (pamplemousse, litchi etc.) En bouche, le chaud millésime 2018 est présent, l’alcool se fait plus ressentir que sur les années précédentes. Malgré tout c’est équilibré avec une belle matière et des notes exotiques. Une des rares cuvées à pouvoir affronter l’asperge.
Le cépage: Également appelé « sauvignon gris ou rose », le « Fié Gris » est une mutation du sauvignon blanc, comparé à ce dernier les baies sont plus petites, les raisins sont plus serrés et à maturité, les baies virent aux roses. Cette variété n’avait jamais vraiment été bien exploitée car mal identifiée (excepté dans le Haut Poitou). S’il subsiste encore dans la vallée du Cher et en Touraine c’est grâce à Jacky Preys. En 1980, en rachetant de nouvelles parcelles, il remarqua trois hectares de vignes déjà centenaire qui lui était inconnues. Plutôt que de les vinifier avec le sauvignon comme on le faisait alors, ou de les arracher car la parcelle produisait peu. Il a fait identifier un vieux cépage de nos contrées, le Fié Gris ou Surin comme il est encore parfois nommé en Touraine, Berry ou Poitou.

Encépagement (France) en 1958: 10 hectares
en 2011: 660 hectares